mercredi 31 octobre 2007

INTERVIEW RIAD SATTOUF - PART I

En guise de préambule à l'article que je prépare sur le dessinateur RIAD SATTOUF pour le quotidien Suisse LE COURRIER, je vous propose dans ces colonnes la retranscription de l'interview réalisée avec le papa de PASCAL BRUTAL, JEREMIE et autres RIAD SATTOUF VU PAR RIAD SATTOUF (j'entend par là que RIAD pratique aussi l'autofiction, mais celle du genre diablement inspirée et délesté de toute pollution nombrilo-égocentrique) le 11/09 dernier à Paris.
Merci à Riad pour sa disponibilité, ainsi qu'à Christine Leriche de Fluide Glacial.

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Riad, tu donnes de toi dans tes BD l'image d'un garçon plutôt timide, réservé, mais très observateur. Est-ce l'image que tu souhaites donner de toi ? Ou bien cette image recouvre t-elle une certaine réalité ?

Même si je me met en scène, je n'ai pas l'impression dans mes BD de parler de moi, de mes préoccupations. La posture du héros un peu timide qui n'a pas confiance en lui c'est un truc qui me permet de montrer des choses qui ne sont observables que si on est un peu parano ou mal à l'aise. Quelqu'un de détendu ne verra pas forcément les choses de la même manière que quelqu'un de timide passivement qui observe les gens.
C'est aussi un moyen que j'ai trouvé pour présenter les choses que j'ai envie de montrer. Une certaine forme de distance.

Dans la plupart de tes BD, tu mets pas mal l'accent sur la véracité des événements relatés. Est-ce que tu insinues que la plupart des autres auteurs d'auto-fiction racontent des cracks ?
Non, ce n'est pas ça. C'est quelque chose que je met en avant parce que très souvent j'ai des retours comme quoi ce que je montre n'est pas possible, qu'on y croit pas. Comme j'ai une manière un peu excessive de montrer les choses, de souvent dessiner des personnages un peu caricaturaux, j'insiste beaucoup sur l'aspect "inspiré de faits réel" de mes histoires. C'est quelque chose qui me tient vraiment à coeur, dans l'ensemble je suis moyennement fan de la "pure imagination". Même dans les oeuvres de fiction, je préfère quand elles partent d'un élément réel.

Et ça ne te dérange pas que les gens finissent par avoir une image biaisé de toi ?
Non, je m'en fiche complètement. J'imagine que "mon" personnage de mec un peu timide peut-être parfois un peu énervant, mais c'est finalement quelque chose qu'on évacue très vite puisque je n'ai pas l'impression de parler excessivement de moi.

Entre tes histoires de lascars de cité que tu caricatures dans PASCAL BRUTAL et les petits gosses de riches qu'on trouve dans RETOUR AU COLLEGE, on retrouve les personnages de la middle class expatriée de la communauté Française de New York dans NO SEX IN NEW YORK. Rétrospectivement, ton oeuvre propose quand même un regard très surplombant sur la société française...
(Rires) Ce n'est pas calculé, je ne réfléchi pas tellement à ça, j'aime juste les personnalités marquées, j'aime les gens qui ont une vraie personnalité et une vraie façon de se mettre en avant et de s'imposer par eux-mêmes. Chacun a sa technique et ce sont finalement souvent les mêmes, et on se rend vite compte qu'elles n'ont pas toujours grand chose à voir avec la classe sociale. Ce qui m'intéresse à mort c'est la faculté des individus à s'adapter à leur environnement. Ou alors inversement à la façon dont les gens ont des problèmes pour s'adapter. Comment les lascars de cité s'adaptent à leur environnement, et comment ils sont inadaptés dans d'autres endroits. Pareil pour les gosses de bourges. C'est un truc qui revient très souvent dans mes BD. Par exemple, dans LES AVENTURES DE JEREMIE, c'est un mec qui est complètement inadapté à la vie affective. PASCAL BRUTAL est un mec sur-adapté, qui assure à mort dans n'importe quelle situation, etc. C'est vraiment le truc qui guide principalement ma façon de montrer les gens.

source image : kaillouculture

En France, dans la BD comme dans le cinéma ou dans la littérature, on est souvent face à des auteurs qui fonctionnent en circuit fermé, qui ne parlent que leur expérience, leur environnement, leur classe sociale. De ton côté, on sent quand même un désir d'aller vers ce que tu ne connais pas.

Le risque, quand on raconte des histoires comme celle que j'ai par exemple raconté dans le tome III des AVENTURES DE JEREMIE (celui où Jérémie le loser rencontre une nana hyper riche et devient une sorte de super bobo), quotidienne, intimiste, on peut très vite être taxé de Parisianisme, ou être considéré comme un mec incapable de parler d'autres choses que de ses petits problèmes.
En ce qui me concerne, dès le début c'était pas du tout ça, et j'ai du faire d'autres BD pour sortir de ça, car au fond j'ai horreur de ce type de BD. J'ai envie de parler de toutes sortes de gens. D'ailleurs je connais plein de sortes de gens qui viennent de milieux hyper différents, et le milieu duquel je proviens n'a globalement rien à voir avec les univers que je dessine. J'essaie d'avoir une vision hyper large, tout mes personnages explorent pleins d'environnements différents, et j'ai pleins d'autres projets qui vont dans ce sens.
En fait, une de mes idoles en littérature c'est Tom Wolfe. J'adore cette façon qu'il a d'aller dans tout les milieux avec un regard observateur très pointu tout en parlant peu de lui-même, avec une grande vitalité. C'est dans cette direction là que je souhaite aller, je ne veux rien m'interdire.

Tu parles de TOM WOLFE justement. Hors BD, il y a t-il des références que tu aimes revendiquer ?
En BD c'est assez délicat, je ne suis pas méga fan de BD (Riad a compris "En BD", et non pas "Hors BD", et moi comme un con je n'ose pas le remettre dans le droit chemin). Y'a des gens que j'adore, qui bien souvent sont mes copains, Christophe Blain, Johan Sfaar (qui travaillait d'ailleurs dans cet atelier), qui est l'un de mes meilleurs copains. Blutch aussi, j'adore son travail.
Au delà de ça, je lis assez peu de bande dessinée, car j'ai peur que ça m'influence trop. J'aime bien trouver mes influences ailleurs. Je lis pas mal d'essais, je suis un fan de psychologie et de psychanalyse, j'ai lu tout Freud, tout Jung, Férenczi, Adler, pas mal de sociologues, Bourdieux, etc. Même si mes BD sont burlesques, qu'elles paraissent parfois archi-vulgaires comme dans PASCAL BRUTAL, j'essaie tout de même de faire en sorte qu'elles puissent êtres lues par n'importe qui. J'essaie de faire en sorte que chaque petit détail puisse vouloir dire quelque chose, comme un petit truc de mise en scène, afin que mes BD puissent être lues à plusieurs niveaux.
C'est quelque chose que j'essaie de faire depuis PASCAL BRUTAL, parce que je voudrais que ça soit un héros que n'importe qui puisse lire et comprendre vraiment facilement. J'y tiens vraiment. Tout cela sans faire de concession, étant donné que ses aventures sont toujours autant chargées de sexualité, d'agressivité, de cruauté.

Tu portes un regard tendre mais aussi très dur sur PASCAL BRUTAL, donc à travers lui sur tous les lascars de cité. Tu abordes dans tes BD des sujets qui sont aussi de gros tabous chez les grands médias français : l'islamisme, les jeunes français convertis à l'Islam...
Est-ce que tu penses que ce sont tes origines arabes, et uniquement tes origines arabes qui te donnent cette légitimité, cette "liberté" ?

Je fais souvent intervenir des personnages d'islamistes dans mes histoires, mais je n'ai aucun problème avec ça, étant donné que j'ai grandi dans une société musulmane, je suis allé dans une école coranique étant enfant, même si ça ne se voit pas forcément aux premiers abords. Je pense que cette difficulté de parler de ces choses là est un complexe d'Européens. Moi, au contraire, je pars du principe que ce sont des gens comme les autres et si j'ai envie de me foutre de leur gueule, je me fous de leur gueule comme je me fous de la gueule des Bretons. A partir du moment où je n'ai pas l'impression de transmettre une morale, je me permet de traiter tout le monde de la même manière, sans qu'il y ai de bons ou de méchants.
Et c'est vrai que parler des lascars, ça ne parle pas forcément à tout le monde. Ceci dit, j'aime bien quand c'est grinçant et que mes BD ne plaisent pas à tout le monde, puisque... puisque je n'aime pas tout le monde ! (rires)

Est-ce que tu penses que PASCAL BRUTAL peux être lu et apprécié par un lascar ?
Evidemment ! Parmis les lecteurs de PASCAL BRUTAL, je reçois pleins de mails de "Pascal Brutaux", de pas mal de rappeurs qui sont aussi fans de PASCAL BRUTAL. Pourquoi ? Parce que je ne porte pas un regard méprisant pour PASCAL BRUTAL. Pour moi il est juste le produit d'une société. C'est un personnage pour qui j'ai beaucoup d'affection, même si il porte en lui beaucoup de trucs que j'aime pas.
Je me dis qu'à la base, ce qu'il nous manque c'est l'amour, donc Pascal est un vecteur d'amour, donc au fond, ces mecs qui sont insupportables, on peut les aimer quand même. C'est une grande réconciliation !

PASCAL BRUTAL est un BD tantrique alors !
Exactement, tout le monde doit faire l'amour avec tout le monde, c'est le message défendu par cette BD.

C'est toi qui t'occupe de la page Myspace de PASCAL BRUTAL ?
Ouais ! Enfin... Moi et Pascal !

Utiliser Myspace dans le cas de Pascal est une idée qui a du sens.
Oui, j'hésitais entre une page Myspace et un Skyblog, mais le soucis avec les Skyblog c'est qu'on ne peux pas mettre de musique, et j'avais quand même envie d'y mettre des chansons débiles. Ce qui est bien avec une page Myspace, c'est que ça se fait tout seul, c'est aux gens de laisser des commentaires, c'est une manière originale de communiquer avec ses lecteurs.

(La suite ICI)

mardi 30 octobre 2007

AFFICHE PROMO SOIREE SUSPIRIA

Ca y est, l'affiche sérigraphiée "promo" de la soirée SUSPIRIA (by BRAZO NEGRO) a été imprimée. Je devrais logiquement les recevoir avant vendredi. A voir ce week-end dans les vitrines des magasins Lyonnais !

dimanche 28 octobre 2007

PEOPLE SUCK

Click to enlarge the sluts




Finalement, je ne sais que choisir...
Allez, calvitie, comme d'hab !

mercredi 24 octobre 2007

FLYER DE LA SOIREE SUSPIRIA

Jusque là, c'étais SEB qui s'occupait du design des flyers BLACK CAT BONES. Comme il était un brin occupé ces temps-ci, c'est moi qui ai dû m'en occuper tout seul, comme un grand.
Et j'avoue ne pas être trop honteux du résultat.


mardi 23 octobre 2007

MONSTER BIS POUR TOUS

Récupéré chez l'ami MAMASS deux numéros du mythique fanzine MONSTER BIS. Le premier est consacré à JEAN ROLLIN (gavé d'interviews et de photos d'exploitation). Le second est consacré à la sublime BARBARA STEELE que je ne vous ferais pas l'offense de vous présenter.

Epuisés depuis des lustres, extrèmement durs à trouver, vendus comme des objets de collection (qu'ils sont) dans les librairies spécialisées, en bon Chevalier du Bis, je me suis donné la mission pour les semaines à venir de scanner entièrement ces deux revues et de les offrir en PDF en libre téléchargement.

Si vous visitez le site de MONSTER BIS, vous vous rendrez sûrement compte que les numéros dont je vous parle sont toujours déclarés "à la vente". Seulement, les prix étant indiqués en francs français, j'ose imaginer que le site n'a pas été updaté depuis un bail et que ces numéros sont bel et bien épuisés.

Norbert, si des fois tu nous lis et que tu t'opposes à cette opération, fais nous signe au plus vite (si possible avant que je me mette à scanner tout le merdier, héhé).

vendredi 19 octobre 2007

WICKER MAN SOUDTRACK

Trouvé sur OREXIS OF DEATH la bande originale de l'excellent film de Robin Hardy THE WICKER MAN signée par le compositeur New Yorkais Paul Giovanni.
Si j'avais déjà vu le film à plusieurs reprises, je ne m'étais jamais rendu compte à quel point le soundtrack de ce film était excentrique, nébuleux et foutrement réussi dans le genre "Folk illuminé pour adorateur de Charles Manson".
A télécharger ICI pour les curieux.

Après quelques recherches, j'apprend également que ce film de 1973 a lui aussi eu droit à son remake en 2006. Etant donné que le film n'est jamais sorti en France et que le rôle de Edward Woodward a été refilé à Nicolas Cage, on est réellement en droit de douter de la qualité du film (outre notre droit légitime de douter de la légitimé et/ou la pertinence de réaliser un tel remake).

jeudi 18 octobre 2007

NAVETTE DANS ROCK ONE

10 mois après sa sortie, CREVE continue d'avoir quelques retombées à droite à gauche dans la presse. Dernier exemple en date, une critique du livre dans le magazine de "rock pour d'jeun's" ROCK ONE !

mercredi 17 octobre 2007

ACAPULCO TORTURE MENTALE

BRAZO NEGRO vient de finir l'impression de la première couleur de l'affiche ACAPULCO TIKI de Jorge Alderete.


Eh oui, cet homme aime me torturer en m'envoyant des photos où on ne voit RIEN de l'ouvrage en question... Si ça c'est pas du vice !

lundi 15 octobre 2007

SUSPIRIA by SPIG

Plus qu'un mois avant la soirée SUSPIRIA au Comoedia.
SPIG de Bordeaux vient de terminer le dessin de l'affiche sérigraphiée qui sera en vente le soir de l'événement, et qui sera également sur les flyers que nous allons faire imprimer sous peu.

Merci à lui d'avoir si bien assuré dans le peu de temps qui lui était imparti. Comme me le signalais si bien mon ami Alban concernant cette illustration, "c'est assez inattendu comme façon d'envisager le film, on est loin de l'imagerie gore de la chose et beaucoup plus sur le versant Alice Au Pays des Merveilles, qui est finalement le vrai propos du film".
Je n'aurais pas dis mieux.
Pour la version gore, il va falloir attendre l'affiche de BRAZO NEGRO...

Dire qu'on est content du résultat est un euphémisme.
Je suis désormais bien impatient d'avoir entre les mains la version papier.

dimanche 14 octobre 2007

L'IDIOME DES IDIOTS

Hey, jeune, Dailymotion est désormais compatible avec ton cerveau d'enzyme.


vendredi 12 octobre 2007

DARIO ARGENTO AU COMOEDIA

Pour fêter la venue de DARIO ARGENTO au cinéma COMOEDIA le mardi 13 novembre (pour nous présenter son SUSPIRIA en version numérique), nous allons (avec l'aide de BRAZO NEGRO... et la grâce de Dieu) imprimer deux affiches sérigraphiées :
1/ Une affiche "hommage" à SUSPIRIA, entièrement dessinée par SPIG (from Bordeaux), sur le mode de ce que nous avons déjà faits pour la série "SOUS LE SIGNE DU B"
2/ Une affiche qui sera utilisée pour la promotion de la soirée, qui sera designée par BRAZO NEGRO.

Pour les besoins de cette affiche, nous avons effectués ce soir une grosse série de captures d'écran du film (tout en en profitant pour regarder une fois de plus ce petit bijou du cinéma horrifique).

En collaboration avec le Comoedia, nous allons donc nous occuper en grande partie du visuel de la comm', puisqu'un flyer sera également imprimé d'après nos affiches.









lundi 8 octobre 2007

AUTOUR DE KOJI WAKAMATSU

Trouvé sur la toile lors de mes recherches sur KOJI WAKAMATSU ce passionnant BLOG (qui semble par ailleurs avoir stoppé ses activités cet été) ayant mis un temps à disposition des scans d'articles tirés de revues et de fanzines extrèmements rares (Midi Minuit Fantastique, Sex Stars System, Nostalgia...)

Ici, une interview de KOJI WAKAMATSU datant de 1976 et tirée du magazine SEX STARS SYSTEM.





dimanche 7 octobre 2007

LE CINEMA D'AVANT-GARDE PART BRACONNER

Je m'attelle aujourd'hui à l'écriture d'un article sur le film THE EMBRYO HUNTS IN SECRET (QUAND L'EMBRYON PART BRACONNER - en salle depuis le 03 octobre) et plus globalement sur KOJI WAKAMATSU pour le troisième numéro du magazine NOISE.

L'occasion de revoir quelques scènes des meilleurs films de ce cinéaste autant grâvement sous-estimé par certains (40 ans pour que ses meilleurs films soient relativement visibles en France) que violemment sur-estimé par d'autres (ceux qui veulent appliquer "la politique des auteurs" à ce cinéaste roublard toujours à cheval entre le film d'exploitation et le pamphlet social, en faisant mine d'oublier les nombreuses bouses qu'il a aussi tourné).





samedi 6 octobre 2007

LA KKKULTURE LYONNAISE

Petite ballade mercredi dernier sur les pentes de la Croix Rousse à Lyon afin de capturer quelques traces de "l'opération de résistance à la répression contre l'affichage libre" effectuée dans la nuit de lundi à mardi.

Quelques affiches collées pour répondre à la volonté de la mairie d'écraser toute initiative culturelle (et contre culturelle) non-récupérable (plus d'infos dans le communiqué copié-collé ci-dessous).
Click to enlarge.







DEFENSE D'AFFICHER ?!
La mairie de Lyon s'attaque une fois de plus à l'affichage libre, notamment à la Croix Rousse. Une grande campagne d'hygiènisation est mise en place, ainsi qu'une brigade "environnement et propreté". Les enquêtes se succèdent, les amendes pleuvent (y compris, fait quasi-inédit en France, pour des affiches simplement posées au scotch) sur des associations fondées essentiellement sur le bénévolat et des rapports non-marchands.

Tandis que la Ville se vante du « potentiel créatif » lyonnais pour décrocher le titre de « Capitale Européenne de la Culture 2013 », elle s'attache à détruire méthodiquement toute la culture associative, militante et artistique.

Précisons que cette campagne ne fera pas disparaître l'affichage en général, puisque les grosses structures intègrent désormais ces amendes dans leur budget. Nos élus le savent : le zèle des « brigades vertes » n'empêchera pas nos murs d'être recouverts d'affiches pour Johnny Hallyday ou pour des marques de parfum. Cette acharnement vise donc UN type d'affichage, spontané, informel et mène une guerre sans répit aux pratiques qu'il promeut, des pratiques fondées sur l'échange, la culture et la solidarité plutôt que sur le fric et le consumérisme individualiste.

Qu'on cesse de nous parler de la poignée de panneaux municipaux, cyniquement nommés "affichage libre", monopolisés par les grandes boîtes de production d'évènementiel.

Qu'on cesse de taxer nos affiches de pollution visuelle alors que nos élus municipaux offrent sur un plateau l'espace public lyonnais à JC Decaux.

Qu'on cesse, au nom d'une pseudo écologie urbaine, de nous accuser de « salir » la ville alors que le mobilier urbain est tout dédié à la promotion de la bagnole et à l'apologie de la surconsommation.

Une fois de plus, la mairie de Lyon nous offre une belle leçon sur nos droits fondamentaux conforme à notre époque liberticide.

Il nous semblait pourtant que lorsqu'on a pas accès aux grands médias, la liberté d'expression commence avec le droit de pouvoir écrire sur un bout de papier et de le coller sur un mur. Mais apparemment, elle vaut autant qu'une crotte de chien et moins qu'une pub pour un déodorant.

Il nous semble également que la richesse et la diversité de la vie culturelle lyonnaise ne dépendent pas d'un titre pompeux, mais de l'activisme quotidien d'une multitude d'individu-e-s et collectifs aujourd'hui gravement et injustement pénalisés.

Où voulons nous vivre ? Dans une ville artificielle, aseptisée, taillée pour les dépliants touristiques ?

Dans espace public abandonné aux marchands ?

NOUS, collectif d'associations, d'individu-e-s et artistes pour l'affichage libre réclamons l'arrêt immédiat des enquêtes, l'annulation des amendes et, surtout, continuerons d'afficher LIBREMENT.

vendredi 5 octobre 2007

QUOTE OF THE DAY # 1

Lors d'un débat autour des Tecktonics :
"
On vit vraiment l'époque la plus vaine de toute l'histoire de l'humanité"
(Philippe Ventura, le 04 octobre 2007)

mardi 2 octobre 2007

THE EMBRYO HUNTS IN SECRET

"Pour faire un bon film, il suffit d'une fille et d'un révolver"
(Jean-Luc Godard)

Pour faire un bon film, ne suffit-il pas au contraire d'une fille et d'un fouet ?

C'est aujourd'hui, mercredi 03 octobre que sort en salle le sulfureux THE EMBRYO HUNTS IN SECRET de Koji Wakamatsu, une des oeuvres "pink" d'avant-garde les plus marquantes des années 60.

Diffusé (et ayant fait scandale) l'année de sa sortie au festival de Knokke-le-Zoute, mais resté jusque-là inédit en France, le distributeur ZOOTROPE répart aujourd'hui cette injustice grâce à trois copies judicieusement lachées dans la nature...
Merci à eux de nous offrir en salle cet extraordinaire incunable que la plupart d'entre nous ne connaissions que par le biais de mauvaises VHS ou de copies pirates DVD non sous-titrées. En espérant que les meilleurs Wakamatsu fassent eux aussi dans le futur l'objet d'une sortie en salle.
C'est bien parti puisque 3 films de Wakamatsu seront également programmés au LAUSANNE UNDERGROUND FILM FESTIVAL en octobre.

Ceci dit, une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule,
elle est cette semaine accompagnée de sa petite cousine,
la mauvaise :


" Un film japonais des années 60 inédit en France, "Quand l'embryon part braconner" de Koji Wakamatsu, sera interdit aux moins de 18 ans, a décidé mardi la ministre de la Culture Christine Albanel, à la veille de sa sortie, déclenchant l'inquiétude des professionnels du cinéma.


"Cette décision est justifiée par la violence et le sadisme d'une grande partie des scènes de ce film", explique la ministre dans un bref communiqué, indiquant agir "en plein accord avec les motivations" de la Commission de classification des oeuvres cinématographiques.

Réunie vendredi au Centre national de la cinématographie (CNC) qui la chapeaute, la Commission avait "estimé à une large majorité que le film +présente une image des relations entre les êtres fondée sur l'enfermement, l'humiliation et la domination de la femme+", rapporte la ministre.

La ministre a donc suivi la recommandation d'interdiction aux moins de dix-huit ans émise par la Commission de classification, après s'être "entretenue" avec sa présidente, Sylvie Hubac.

Pour la deuxième fois en dix mois après le film d'horreur américain "Saw III" en novembre, cette mesure de restriction rarissime est justifiée par la violence des images et non par des scènes de sexe explicite.

Soutenu par une demi-douzaine d'organismes professionnels du cinéma le distributeur du film, Zootrope, a immédiatement annoncé son intention de contester cette décision auprès du Conseil d'Etat, dans un communiqué.

Ce huis-clos en noir et blanc d'une heure et douze minutes où un psychopathe séquestre et torture une femme, qui sort mercredi dans trois salles en France, a été réalisé en 1966 par Koji Wakamatsu, prolifique auteur underground spécialisé dans le cinéma érotique, qui fut coscénariste et producteur délégué de "L'Empire des sens" d'Oshima."
SOURCE