samedi 30 juin 2007

LES PETITS EDITEURS ENCOMBRENT-ILS LES RAYONS DES LIBRAIRIES ?

Vendredi soir dernier, rencontre-débat autour du sujet :
"Les petits éditeurs encombrent-ils les rayons des librairies ?" (pour ceux qui ne s'en souviennent pas, ces mots proviennent de la bouche même d'Antoine Gallimard) aux locaux de TerreNoire. Une occasion de se retrouver entre petits éditeurs (TerreNoire, Tanibis), d'en rencontrer d'autres (Organic), et de taper la discut' en compagnie d'un tas de libraires Lyonnais largement présents (Le Bal des Ardents, Temps Livre, Ouvrir l'Oeil, Au Bonheurs des Ogres, Vivement Dimanche).


Bilan très positif pour ma part. Ce débat aura été l'occasion de poser sur la table de dissection nos objectifs et les problèmes que nous rencontrons pour les faire aboutir. Sans honte, sans auto-apitoiement et surtout sans pose. Ce fût aussi l'occasion de mettre nos difficultés en perspective en regard des difficultés de nos partenaires directs, les libraires, et de nous rendre compte qu'ils sont loin d'être mieux lotis que nous.


Impossible de retranscrire ici un bilan du débat, étant donné qu'il a duré de 18H30 à 00H, mais globalement, les discussions les plus palpitantes ont tournées autour
- de la place que donnent les libraires aux indé/micro-éditeurs dans leurs lieux
- des origines diverses de nos "mises de fond"
- de la diversité des problèmes rencontrés par les libraires en fonction de leur taille, de leur "cible", de leur emplacement et de leur fonctionnement
- de l'état du monde de le petite édition des années 70 à nos jours, et la perte du sens de la curiosité du public
- du pacte Faustien qui lie Culture et Contre-Culture
- des difficultés de fonctionner sans distributeurs
- de la honte parfois ressentie par les petits éditeurs lorsqu'il faut démarcher
soi-même de nouvelles librairies avec nos livres atypiques...

Bref, une très longue conversation terriblement motivante carburant à l'énergie du désespoir (ça c'est L'Effet TerreNoire). Un grand merci donc à Lionel et Astrid de TerreNoire pour avoir permis cette rencontre, pour l'accueil, le vin et les délicieuses petites pizza (heh, "on va pas se laisser crever non plus" comme dirait La Rumeur).

(photos -plus ou moins - extraites du blog de TerreNoire)

vendredi 29 juin 2007

21ST CENTURY SCHIZOID MEN

ARTEFACT, le nouveau Dantec en librairie le 23 août.
Comme l'an dernier, l'été va être long...

Pour nous faire patienter, le site officiel de l'auteur nous propose en avant-première quelques pages du p'tit dernier qui s'annonce à nouveau comme une oeuvre de SF très exigeante et de plus en plus tournée vers la littérature de "genre" pure et dure (western futuriste dans GRANDE JONCTION, SF spinradienne pour ARTEFACT)... Les counterculture geeks que nous sommes ne boudent évidemment pas leur plaisir et cachent difficilement leur impatience, attendant aussi que le "genre" traversé soit comme dans ses précédentes oeuvres à nouveau transcendé par cette indéniable profondeur métaphysique (inutile de signaler que nous sommes dans le camp de ceux qui pensent que cela représente une plus-value) qui est désormais sa signature.

A signaler qu'ARTEFACT fût aussi le nom du groupe d'electro-rock dans lequel officia Dantec à la fin des 70's/début 80 (infos et mp3 abondemment disponible ICI).

jeudi 28 juin 2007

APPEL CA COMME TU VEUX

J'apprend hièr et avec la plus grande joie par un mail de l'ami Jee-Mee qu'Arnaud Michniak (feu-Diabologum, ex-Programme) vient de réaliser un film (une sorte de docu-fiction à l'air assez singulier) qui va sortir directement en DVD. C'est d'autant plus drôle que je me demandais il y a quelques jours ce que ce garçon devenait... Etonnement, je m'attendais plutôt à voir ces prochains jours ce garçon de retour avec un premier roman sous le bras... Enfin bon, ne boudons pas notre plaisir, un film fera largement l'affaire !
Dans ce feu de l'action, je découvre par la même occasion que le nouvel album "solo" du bonhomme est dispo depuis quelques jours.

Le film s'appelle APPEL CA COMME TU VEUX (le trailer est visible ICI). Une petite review bientôt en ces pages, dès que j'aurais reçu ma copie.


"Suite à la sortie de Bogue et à la mise en stand-by de Programme, j’avais envie de stopper l’écriture dans mon coin et de donner naissance à un projet collectif. J’ai d’abord pensé à un journal audio collectif, Le brouillon. J’ai eu, au même moment, l’opportunité d’entrer à l’ESAV (école supérieure d’audiovisuel de Toulouse), et le projet de journal collectif est devenu un projet audiovisuel collectif :"Appelle ça comme tu veux". A partir d’un argument scénaristique assez simple (quatre jeunes gens volent une caméra à une famille de touristes japonais, filment leur vie et la société qui les entoure) a commencé un tournage-mode de vie étalé sur plusieurs mois, mélangeant moments écrits et improvisés.
A partir d’un deuxième argument scénaristique assez simple (ces mêmes quatre jeunes gens fixent un mégaphone sur le toit d’une voiture et traverse le pays en slammant ce qui leur passe par la tête) est née la suite.
Les deux films, "Appelle ça comme tu veux 1 et 2" (60 min), ainsi qu’un bonus retraçant ce qu’a été cette expérience et montrant des extraits d’autres petits films réalisés pendant cette période (2005/2006), vont faire l’objet d’une édition en Dvd en mai 2007, en série limitée, par l’intermédiaire de Mathieu Copeland, jeune curateur d’art contemporain anglais.

Ce même Mathieu Copeland m’avait contacté début 2006 pour un projet
d’exposition à Hong Kong, exposition avec l’artiste contemporain Loris Gréaud.

Pour ce projet, j’ai composé une bande son, puis écrit un texte, puis, à partir de cette bande son et de ce texte, écrit un scénario de film. J’ai tourné ce film à Hong kong en septembre 2006. C’est une tentative très différente de "Appel ça comme tu veux". Ce film va être édité en Dvd en juin 2007, et une exposition aura lieu à Hong kong en mai.
Loris Gréaud a, quant à lui, réalisé une publicité dont j’ai composé la musique, et qui passera sur les écrans français à partir de décembre 2007 en même temps que commencera son exposition au Palais de Tokyo.

A partir de cette bande son et de ce texte (Poing perdu 1, 2 et 3), qu’on ne retrouve pas dans le film final tourné à Hong kong, j’ai écrit et composé de nouvelles chansons. Elles constituent un mini-album,
mon premier solo, "Poing perdu". Il va sortir en mai chez Ici d’ailleurs. Je vais au même moment donner quelques performances/concerts dans lesquelles je fusionne mes différentes
expériences audiovisuelles avec ces nouvelles chansons"
(Arnaud Michniak)
Source : Site d'ICI D'AILLEURS

mercredi 27 juin 2007

RODRIGUEZ TERROR

Qu'on aime ou pas le dernier Tarantino, qu'on soit impatient ou non de découvrir le second segment de Robert Rodriguez PLANET TERROR (c'est mon cas, même si la déception est souvent au rendez-vous avec l'ami Texan), force est de constater que l'équipe qui a travaillé sur les affiches a réalisé un travail admirable, totalement à l'image des films eux-mêmes : même tentative de ressusciter (forcément un peu en vain) l'esprit du cinéma d'exploitation des glorieuses 70's en distordant, en usant et vieillissant les images, les codes et les signes produits.

Ci-dessous l'affiche Russe de PLANET TERROR, glanée en traînant sur LJ IMAGES. En vous laissant jouer au jeu des mille ressemblances, en attendant le 15 août ///

Cliquez sur l'affiche pour voir l'image en haute définition.

mardi 26 juin 2007

JE N'AIME PAS (DE) NICOZ BALBOA

Reçu il y a quelques jours le "mini-recueil d'illustrations thématique" (ouais, je viens de l'inventer, étant donné qu'il est difficile d'appeler cet ouvrage une "BD" au sens classique du terme) de NICOZ BALBOA (pour ceux qui ne connaissent pas le travaille de cette italienne ayant élue domicile à La Rochelle, click here) titré JE N'AIME PAS, et édité par l'ami Toulousain David Pujol d'IMAGORA.
Comme son titre l'indique, NICOZ s'est prêté au jeu du J'AIME/J'AIME PAS, sauf qu'elle a zappé la partie J'AIME. Le plaisir qu'on trouve à la lecture de cet ouvrage est égal à la joie de pouvoir s'infiltrer quelques instants dans l'esprit contradictoire et torturé des filles.
Un plaisir malheureusement de courte durée...

lundi 25 juin 2007

EXPO DES EDITIONS TANIBIS A TERRENOIRE

Je fais passer le message. Nous on y seras. Très bonne soirée en bonne compagnie en perspective... See U there !

Cette expo est organisée dans le cadre de la programmation Off de la seconde édition Festival de BD de Lyon (merde, j'avais même pas entendu parlé de la première).... dont l'existence et l'identité a l'air de réjouir nos amis de Terrenoire (voir leur blog).


dimanche 24 juin 2007

FÊTE DU CINEMA

Quote of the day :

" Il existe déjà un dispositif anti-copies pour les films français. Il s'appelle 'Qualité des Films' "

vendredi 22 juin 2007

NOUVELLE AFFICHE DU DR ALDERETE : ACAPULCO TIKI

Dans son dernier mail, JORGE ALDERETE me demande si on serait OK pour produire un nouveau tirage sérigraphié de cette affiche. Si on est OK ? Un peu mon neveu !!!
Je me rappelle avoir vu pour la première fois cette image en couverture du fanzine ARCHIERPOINTCOM d'Annecy (celui avec le dossier "Mexican Madness" *). Les images et illustrations d'ALDERETE voyagent tellement de supports en supports qu'il est toujours difficile de savoir pour quel projets elles ont été originellement crées.
Quoiqu'il en soit, nous serons heureux de retirer pour quelques mois cette affiche de la rubrique "sold out"
du site internet de notre savant fou favori. Plus d'info au courant de l'été.

* Extrait de l'interview dans Archierpoint :
Comment définirais-tu la "Mexican Madness" ?
Dr. Alderete :
Hummm... Pour la définir de manière quelconque, je dirais que c'est l'état de vivre dans la ville de Mexico (en général valable pour toute les villes d'Amérique Latine) : un peu de désordre politique, les épidémies, la crise économique, toutes ces choses négatives à première vue mais qui d'une certaine manière te maintiennent éveillé et en mouvement. C'est ce qui est bon pour la création, pour ne pas s'ennuyer, pour garder les pieds sur terre.

mardi 19 juin 2007

VANISHING BOULEVARD

Suite à l'expo "SOUS LE SIGNE DU B" organisée au Comoedia, le cinéma LE MELIES à Saint-Etienne nous a proposé d'organiser en leurs murs une exposition similaire à l'occasion de la sortie du deuxième segment du projet GRINDHOUSE : PLANET TERROR de Robert Rodriguez.
A cette occasion serait projeté GRINDHOUSE dans sa (quasi) version Américaine (c'est à dire LE BOULEVARD DE LA MORT de Tarantino /version longue, forcément/ + PLANER TERROR de Rodriguez entrecoupé de quelques fausses bandes-annonces /impossible de savoir pour le moment si toutes les bandes annonces originellement projetées dans les salles américaines traverseront l'atlantique/).
Cette soirée/exposition aurait lieu... le 15 août !

Pour nous faire patienter, LE MELIES organise une autre soirée "DOUBLE PROGRAMME" toute aussi alléchante :
LE BOULEVARD DE LA MORT de Tarantino + le bestial VANISHING POINT (aka POINT LIMITE ZERO) de Richard Sarafian (1971).
Bref, à vos agendas !

lundi 18 juin 2007

COVEN : WITCHCRAFT DESTROYS MINDS AND REAPS SOULS

Petit cadeau du jour : Un lien de téléchargement vers le premier excellent et incontournable album de COVEN : Witchcraft Destroys Minds and Reaps Souls (1969) seulement pour toi, jeune amateur de heavy satanisteries grand-guignolesques !
A télécharger ici.
Assez drôle aussi de retrouver 30 ans plus tard la chanteuse de ce groupe mythique sur Myspace : www.myspace.com/jinxdawsoncoven (dommage qu'il n'y ait sur ce site que des photos d'elle d'époque).

samedi 16 juin 2007

MARK BERRY * LUCHA LIBRE PICTURES

Au détour d'une visite sur FLICKR à la recherche de photos de luchadores, je suis tombé sur cette série de photos de l'américain Mark Berry, prises dans les backstage d'un match de catch à Pico Rivera, Los Angeles en avril dernier.

Largement influencé par les photos de la Mexicaine Lourdes Grobet (auteur du magnifique livre LUCHA LIBRE : MASKED SUPERSTARS OF MEXICAN WRESTING, fruit de 20 ans de travail dans le milieu de la Lucha), ces photos montrent bien à quel point les futurs iconographers des stars du catch vont avoir du mal à se détacher de son travail...
ll faut avouer que la tache n'est pas facile, car si la différence entre le travail de Lourdes Grobet et ces quelques clichés est un écart générationnel (Grobet photographie El Santo, Berry El Hijo Del Santo), force est de constater que les poses n'évoluent guère au fil des années, et qu'il est bien difficile de faire la différence entre les pères et les fils, puisqu'en reprenant le "nom du père", les fils héritent également du masque et de la mythologie qui l'accompagne.
Mais au fond, c'est peut-être bien ça que nous aimons au fond dans la Lucha, cet aspect intemporel, à la limite de la désuétude.

FISHMAN JR

EL HIJO DEL SANTO

ANGEL BLANCO JR II

vendredi 15 juin 2007

TANXXX INTERVIEW * PART III

Quel serait ton plus grand rêve en tant que dessinatrice ou illustratrice ?
Aucune idée... Continuer comme ça sans me lasser et en vivre sans m'inquiéter de comment je vais payer mon loyer, sans être obligée de faire des compromis chiants pour vendre.

Te sentirais tu prête à bosser sur une BD ou un livre d'illustration pour enfants ?
J'en ai toujours eu envie, mais là ça demande une écriture complètement différente, et écrire pour les enfants c'est pas facile. Un jour, oui, si je tombe sur un scénariste qui a envie de tenter le coup avec moi et avec qui je m'entends...

Ce qui caractérise ton style reste quand même ton humour et un sens aigu de l'autodérision. Si l'occasion venait à se présenter, est-ce que tu penses que tu pourrais bosser sur une BD dont le scénario serait ultra sérieux, pessimiste ?
Ça veut trop rien dire en soi, une "bédé sérieuse ou pessimiste", tout dépend comment c'est fait. On peut pas dire que Black Hole respire la joie de vivre, et c'est une bédé importante pour moi. Mais je n'arriverais pas à écrire un scénario sombre, je crois que j'aurais trop peur de tomber dans le pathétique ou le larmoyant.
J'aime bien les bédés entre deux, comme Love & Rockets des Hernandez, ou encore Ghost World de Clowes. Le triste pour le triste, ça m'emmerde, je trouve ça assez facile de faire chialer dans les chaumières. Bien sûr ça m'a effleuré, mais je trouve ça assez casse gueule et je ne me sens pas de le faire pour le moment. J'attends peut être de trouver le bon ton, ou peut être que je ne le ferai jamais, on verra bien.

Je vais sauter la "question obligatoire" de tes influences pour te demander qu'est-ce qui pourrait avoir le plus d'influence sur toi, hors de la BD, de l'illustration et de la musique ?
Ben... la vie, pour faire simple. Sortir, voir des gens, rencontrer de nouvelles personnes... Observer beaucoup.

Pour finir, qu'est-ce que tu lis de beau en ce moment ?
Je finis Palomar City, le deuxième volume, de Gilbert Hernandez (excellent), et Psychotic Reactions de Lester Bangs (excellent aussi), en même temps que Sam the Cat de Matthew Klam (mais qui ne me convainc pas pour le moment je dois bien dire). J'attends que Lunar Park de Ellis sorte en poche pour me jeter dessus...

Tu es fan de Ellis ? J'hésitais justement hier à m'acheter "Glamorama" en poche. J'ai finalement opté pour autre chose, non pas que ce gros pavé m'ai effrayé, mais avec ce genre d'écrivains j'ai toujours peur qu'ils aient donnés le meilleur d'eux-mêmes au début de leur carrière. Dois-je regretter mon choix ?
J'aime beaucoup Ellis. c'est un des rares auteurs contemporains (que j'ai lu, j'entends, haha) qui a vraiment un style particulier, une vraie écriture. jette toi sur Glamorama, il est hyper bien, mais si tu l'as pas lu, commence par Zombies ou American Psycho. Glamorama est un peu plus tordu à lire...

Comme à la fin de "Dawn of the dead", tu dois partir sur une île déserte et tu as le droit d'emmener ton chat et 5 romans, lesquels tu choisirais ?
UN SEUL DE MES CHATS ?! mais c'est horrible !!!
Sinon : un guide de survie, un bouquin de recettes de Marc Veyrat, même si je le déteste avec ça je meurs pas de faim, juste de tristesse due au manque de beurre. L'intégrale Love & Rockets (OUI JE SAIS C'EST PAS DES ROMANS), Don Quichotte parce que j'ai jamais eu le courage de commencer (ça c'est un roman, non mais!). Et puis je sais pas... Les 120 Journées de Sodome du Divin Marquis pour égayer les soirées d'hiver.

Mais... Y'a pas de "soirées d'hiver" sur les îles désertes !
Bon, et si sur cette même île déserte, tu as la possibilité de sauver une "célébrité" de la fin du monde, et qui deviendrait en échange de sa vie ton esclave sexuel. Qui choisirais-tu ?
Mon esclave sexuel ? Harvey Keitel ! Ou Scott Mc Cloud mais faudrait vraiment qu'il fasse un truc pour ses poils et son strabisme. Ou alors j'amène juste sa voix.

::: THE END :::

jeudi 14 juin 2007

TANXXX INTERVIEW * PART II

Tanxxx gigposter en collaboration avec Scott Blake
(www.monsterpress.ca) disponible sur son site web.

Quelle est selon toi l'influence (si influence il y a) de la "culture Gigposter" sur ta production bédé ?
Heu..... ça m'a fait bosser mes cadrages et mes sujets, pour sortir des "tentacules-têtes de mort-catcheurs-flammes-meuf à poil" (même si j'aime bien quand même, hin), et du coup ça se ressent forcément dans la bédé, après je sais pas si on peut y voir une influence directe, la bédé reste un domaine particulier, et puis je peux pas passer une journée entière sur une case, c'est pas possible !

2007 aura été l'année du changement pour toi, édition du livre sobrement intitulé "TANXXX", édition de "DOUBLE TROUBLE", pas mal d'expositions à droite à gauche, encore plus de dessins publiés dans des magazines nationaux. Quel bilan tires-tu de ces quelques intenses mois d'activité ?
Ce qui m'a beaucoup plu c'est de pouvoir me déplacer pour des expos de posters très éphémères dans des soirées toujours marrantes, notamment avec Guy Burwell et Lil Tuffy ou encore avec Chuck Sperry. Ce que je retiens avant tout, c'est les rencontres. En tous cas je n'ai pas ressenti comme "intense" cette période, je n'ai pas l'impression de me tuer au travail, et je sais m'arrêter. Les deux bouquins sont les fruits de rencontres, aussi, avec les éditeurs. Je suis en contact avec Loïc depuis quelques temps maintenant et on avait déjà parlé de recueil d'illus il y a longtemps, je cherchais un éditeur pour regrouper mes dessins inutilisés, et ça s'est concrétisé cette année avec Charrette pour mon grand plaisir, et à ma connaissance c'est le seul à oser éditer un tel recueil d'un auteur pas ou peu reconnu en France.
J'ai connu Les Enfants Rouges par le biais aussi de Loïc, et le contact avec Nathalie a été bon, et je cherchais aussi à regrouper mes histoires courtes éparpillées, qui n'avaient pas encore trouvé d'éditeur, et on a travaillé ensemble à ce recueil. En tous cas je compte bien continuer à faire plusieurs choses à la fois, je n'arrive pas à me concentrer trop longtemps sur un seul travail et j'ai besoin de respirations. (même si il faut que je m'y colle, je viens juste de commencer une bédé avec Lisa Mandel au scénario, 120 pages !!!)


Parlons de choses un peu moins glamour, évoquons les "dessous du métier". Quel est ton statut ? Travailleuse indépendante ? Inscrite à la maison des artistes ?
Micro entreprise & MDA. Statut obligatoire si je veux cotiser et tout déclarer. mais je risque de tout devoir reprendre à zéro parce que je vais bientôt gagner plus avec la BD, et donc dépendre des AGESSA... Quel bordel.

Est-ce que cette solution te convient ? Est-ce qu'elle te semble simple à gérer ou bien est-ce un véritable casse-tête administratif ?
C'est relativement simple maintenant mais au début c'est à s'arracher les cheveux et le plus dur c'est trouver les bons interlocuteurs. Personne n'est au courant du fonctionnement de ce "statut" (qui n'en est pas vraiment un) et on doit fouiner tout seul sans trop savoir où chercher. Un seul site où tout est à peu près clair c'est le site du CNAP où 123 questions courantes sur le statut d'artiste indé sont traitées...

C'est quoi ce projet avec Lisa Mandel ? Ca parle de quoi ? Ca sort quand ? Chez qui ?
C'est un projet dont elle m'avait parlé il y a un an à peu près, qu'elle a en tête depuis quelques années. C'est la rencontre sur une série de hasards de deux nanas qui n'ont a priori rien à voir l'une avec l'autre et qui décident de monter une agence de détective privé / salon d'esthéticienne. Le sujet m'a plu parce que Lisa porte un intérêt tout particulier aux personnages, c'est le genre d'histoires que j'aimerais raconter sans en avoir encore les moyens.
Ça sort je sais pas trop quand, je sais juste que j'ai un an pour faire les 120 planches, et ça sortira chez Kstr (une nouvelle collection de Casterman).

Est-ce que cette "rencontre sur une série de hasards de deux nanas qui n'ont a priori rien à voir l'une avec l'autre" ressemble à ta rencontre avec Lisa ?
Heu non pas vraiment... comme pour
Double Trouble, il ne faut pas prendre au pied de la lettre ce que je fais. Il y a du vrai dans Double Trouble, tout comme je me retrouve un peu dans les personnages de Lisa, mais ça ne va pas plus loin que ça. Et je crois que c'est nécessaire pour que j'adopte le scénario...

Tu es relativement connue pour tes affiches de concert et pour les dessins que tu as fait pour la presse Rock. Si on t'associe souvent à la musique Rock/Punk/Hardcore, si c'est une façon pour les gens de t'identifier, n'as-tu jamais eu peur que ça t'enferme dans une image réductrice, ou que ça t'empêche de toucher les gens que ce milieu n'intéresse pas ?
Non, parce que je ne me pose pas cette question quand je fais une affiche ou une illus, ou quoique ce soit. C'est vrai que les gens ont tendance à projeter (ça m'est parfois arrivé quand j'ai voulu changer sur certaines affiches) et se retrouvent un peu désappointés quand je ne fais pas “
Du Tanxxx” ce qui ne veut absolument rien dire pour moi. Si mon “vocabulaire” renvoie à une imagerie rock, c'est parce que ma culture est comme ça, mais pas seulement. Je crois que c'est comme ça qu'on a envie de me voir et qu'on zappe tout une partie de mon travail qui n'a rien à voir. Même moi, parfois, j'ai du mal à voir ce qu'on veut dire par là....


mercredi 13 juin 2007

TANXXX INTERVIEW * PART I

Salut Mathilde. TANXXX... Où es-tu allée chercher ce pseudo ?
Un reliquat du lycée, un vieux surnom que me donnait un pote, déformé, re-déformé. Et voilà !

A partir de quand as-tu choisie d'utiliser ce pseudo ?
Je n'ai pas vraiment choisi ce pseudo, j'ai avant tout choisi un nom pour mon site, et tout s'est mélangé. Donc quand j'ai monté mon site, il y a 4 ou 5 ans maintenant, j'ai décidé de garder ce nom là.

Quelles étaient tes principales influences quand tu as commencé à dessiner puis à diffuser tes premiers boulots ?
Je connaissais pas grand chose, ma référence n°1 c'était Hewlett période Tank Girl, quelques conneries genre Dr Slump, et j'ai commencé à lire d'autres trucs comme Burns, Clowes, Hernandez... Grâce à Rica, surtout, qui avait une culture bédé beaucoup plus étendue que la mienne (je sors d'une section art aux beaux arts, ça n'aide pas).

Est-ce que tu es un peu "L'Artiste de la famille" dans ta famille ? Ou bien es-tu issue d'une famille plutôt sensible aux "choses de l'art" ?
Heu eh bien c'est difficile de répondre rapidement, on va dire oui et non. Ahah te voilà bien avancé ! Disons que oui, ma famille proche est assez sensibles aux choses de l'art, graphiques et musicales d'ailleurs, mais comme beaucoup de graphistes / dessinateurs / auteurs de ma génération mon choix d'en vivre a créé quelques tensions, mais qui se sont vite évanouies.

En France, on aime pas trop les autodidactes. En même temps on se méfie toujours un peu des gens qui ont fait les grandes écoles. Toi qui a faite l'école de dessin d'Angoulême (redonnes moi le nom stp, en passant), comment tu te places sur cet échiquier ?
Sur les deux à la fois : j'ai fait l'Ecole Supérieure de l'Image à Angoulême mais pas en section BD, et ma production d'aujourd'hui n'a pas grand chose à voir avec le boulot que je faisais à l'école.
Disons qu'avec le recul, je peux dire que ça m'a surtout aidée à m'ouvrir...mais c'est certainement pas un passage obligatoire pour trouver "son truc".

Qu'est-ce que cette école t'a apporté sur la plan pratique et professionnel ?
J'en suis ressortie avec un diplôme dont je savais pas quoi faire, je suis d'abord partie pour continuer mon travail très "ART" en sortant de l'école mais je me suis vite rendue compte que je n'avais ni carnet d'adresse, ni atelier, ni thune pour avancer, donc j'ai vite laissé tomber pour reprendre le dessin que je pratiquais presque plus depuis ma deuxième année de beaux arts. A Angoulême on ne nous encourageait pas vraiment à montrer notre boulot, ni même à nouer des contacts, "pas assez mûrs", en gros, et il m'a fallu un certain temps avant de surmonter cette espèce de complexe par la suite, être un minimum sûre de son travail pour le montrer et avancer.

Tu as donc eu une formation "Art Contemporain" ?

J'étais en section "ART" jusqu'à la 3ème année, ensuite section "COMMUNICATION" pour la 4 et 5ème année (il n'existe pas de section "ART" en second cycle on se demande pourquoi vu le boulot qui y était fait, mais bon). "ART" comme art contemporain, oui, et du très fermé, tout ce qu'il ne devrait pas être par essence.

Quel souvenir gardes-tu de ta fréquentation de ce milieu ? Qu'est-ce qui a fait que tu n'as pas souhaité continuer dans cette voie ?

Ce milieu est puant à souhait. Il faut aussi être armé pour tenter d'y réussir quelque chose. C'est très dur, et je suis pas faite pour ça. Mais j'ai eu la chance d'y rencontrer des artistes vraiment intéressants, comme Claude Lévèque, ou Mike Kelley, qui sont finalement eux aussi issus d'une culture punk/rock... et ça se ressent. J'ai pu entendre des conneries abyssales aux Beaux Arts comme je cite de mémoire "
Le livre n'est p
as une forme actuelle" ou encore "Pettibon ce qu'il y a de bien avec son boulot c'est qu'il sait pas dessiner"... Enfin...

Quand tu vois un peu le parcours des dessinateurs que tu connais autour de toi, qui tentent de se professionnaliser et qui sont devenus professionnels, quel est selon toi les spécificités françaises de ces "métiers" de la BD/Illustration ?
Je sais pas vraiment... j'ai tâtonné beaucoup et j'ai pas vraiment pensé en termes de comment y arriver, c'est à force de bosser dans son coin qu'on finit par se foutre des coups de pied au cul pour donner une autre ampleur à son travail. Le problème, pas systématique
mais assez courant, peut être, en France, c'est de ne pas considérer
le dessin, l'illustration, comme un "vrai métier" par les dessinateurs eux mêmes (en plus de l'entourage) et de toujours se placer comme simple amateur. Ça entraîne un certain nombre de problèmes, comme la reconnaissance du travail, c'est à dire travail rémunéré, d'un côté comme de l'autre, et quand on revendique ce statut là, on passe assez vite pour un chieur ou une grande gueule, c'est un peu dommage...


Ton style est quand même très marqué par la culture US. Tu travailles aussi pas mal autour de pratiques pas très reconnues en France (je pense à ton engagement dans la production d'affiches de concerts sérigraphiés). N'est-ce pas un peu frustrant d'habiter en France quand on a ton talent, ta culture et ton instinct ?
Eh bien j'ai pensé ça un bon moment , mais après tout si y'en a pas qui s'y collent en France, on y arrivera jamais et ça ne changera pas. je suis française et si mes lectures et influences sont plutôt américaines, ça ne change pas que j'ai une culture bien française, et puis y'a quand même des aspects dans la culture américaine que j'arrive pas à comprendre.
Et le vrai beurre me manquerait trop si je devais vivre là bas.
Et puis finalement avec
Brazo Negro on a pas mal bossé déjà sur l'affiche rock, et les choses changent petit à petit, je pense en partie grâce à la traduction de livres comme l'Art Du Rock (Art of Modern Rock) qui a fait connaitre le phénomène en France, et c'est moins compliqué maintenant. Flatstock s'exporte en europe, et dans le monde, ça aide aussi pas mal le poster sérigraphié à se développer.

(La suite ICI)

mardi 12 juin 2007

"SOUS LE SIGNE DU B" DANS RECMAG

Un reportage vidéo a été réalisé le soir du vernissage de l'exposition "SOUS LE SIGNE DU B" pour le compte de RECMAG par l'ami Norman, activiste bisseux rencontré sur le forum de nos voisins de ZONE BIS.

La vidéo est visible en cliquant ICI !

samedi 9 juin 2007

PARIS EST MAGIQUE !

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Ahhh si seulement je pouvais être sponso Black Cat Bones !!
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Bon tant pis, je vais aller mendier chez Von Dutch...
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vendredi 8 juin 2007

ASSAULT ON PRECINCT 13 (JOHN CARPENTER -1976)

Après l'exposition et l'impression de l'affiche de ASSAULT ON PRECINCT 13 par Der Kommissar, furieuse envie de revoir le film de Carpenter.